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imposant. Le jour est éclatant, et la splendide lumière du soleil d’Italie fait étinceler les brillantes armures des dragons, des guides, des lanciers et des cuirassiers.


Dès le commencement de l’action, l’empereur François-Joseph avait quitté son quartier général avec tout son état-major pour se rendre à Volta ; il était accompagné des archiducs de la maison de Lorraine, parmi lesquels on distinguait le grand-duc de Toscane et le duc de Modène.


C’est au milieu des difficultés d’un terrain entièrement inconnu aux Alliés qu’a lieu le premier choc. L’armée française doit se frayer d’abord un passage au travers d’alignements de mûriers, entrelacés par de la vigne, et constituant de véritables obstacles ; le sol est souvent entrecoupé de grands fossés desséchés et de longues murailles de trois à cinq pieds d’élévation, très-larges à leur base et s’amincissant vers le haut : les chevaux sont obligés de gravir ces murailles et de franchir ces fossés.

Les Autrichiens, postés sur les éminences et les collines, foudroient aussitôt de leur artillerie l’armée française sur laquelle ils font pleuvoir une grêle incessante d’obus, de bombes et de boulets.

Aux épais nuages de la fumée des canons et de la mitraille se mêlent la terre et la poussière que soulève, en frappant le sol à coups redoublés, cette énorme nuée de projectiles. C’est en affrontant la foudre de ces batteries