Page:Dunant - Société internationale universelle pour la rénovation de l’Orient.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 6 —

vention signée à Genève en faveur des ambulances, des corps sanitaires et des blessés militaires. Il est, du reste, moins difficile qu’on ne peut le penser de neutraliser la Palestine par un accord entre les Puissances, car il existe un précédent remarquable, qui est la neutralisation du bas Danube, obtenue officiellement des sept Puissances signataires du traité de Paris. Or, la Commission du bas Danube s’est créé son pavillon et sa petite flotte, elle possède un personnel nombreux, des revenus, et elle cherche actuellement à contracter un emprunt de trois millions, à l’égal d’un État indépendant.

V

Pour préparer les voies à la Compagnie financière orientale, et avant toute intervention des gouvernements européens, il importe que les esprits soient amenés à se préoccuper de ces questions chevaleresques.

Il est indispensable, pour arriver à ce résultat, de créer, spécialement avec le concours des Anglais, un Comité véritablement international composé d’hommes influents et bien qualifiés, de nations et d’opinions diverses, ayant à cœur de faire prévaloir les mêmes vues générales sans aucun intérêt financier.

Les éléments de ce comité sont du reste tout préparés.

Son programme, à la fois scientifique, humanitaire, économique, etc., est en même temps international et interconfessionnel ; il ne peut blesser aucune susceptibilité quelle qu’elle soit. Les noms les plus considérables de France et d’Angleterre sont disposés à s’y rattacher. La question financière y est présentée seulement comme l’une des branches spéciales de son activité, branche qui serait dirigée par des personnes haut placées dans la finance, telles que les Rothschild, les Montefiore, etc., qui prennent un immense intérêt au projet de Société Internationale Universelle.

La force morale d’une pareille association, placée ultérieurement sous le protectorat de l’Empereur des Français, serait immense, et son action sur l’opinion publique d’une portée incalculable.

VI

Il importe également, dans l’intérêt de l’Occident comme dans celui de la restauration normale de l’Orient, de réconcilier les deux races d’Ismaël et d’Israël, c’est-à-dire les Arabes et les Juifs, et de créer un empire arabe. Cette idée n’avait point échappé à l’esprit pénétrant de Napoléon Ier, dont le prestige est demeuré immense dans tout l’Orient, et dont les vues, à cet égard,