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— C’est rassurant.

Elle se mit à rire.

— Seriez-vous candidat à ma main ?

— Dame, bien entendu ? Maïs je préfère vous avertir tout de suite que la main ne me suffit pas.

— C’est pourtant bien, et magnifique, fit Agacette en pouffant et se contemplant la paume. Ce qu’on peut en faire avec ça…

— Oui, j’y consens. Mais je vous dis ce que je pense.

— Merci. Je suis avertie. On s’en va ?

— Allons ! Alors vous ne voulez donc pas vous marier avec moi ?

— Mon Dieu, mon cher, c’est une idée qui ne m’était encore pas venue. Il faut la regarder de près. Cela ne se fait pas comme ça en prenant l’apéritif.

— Quand me direz-vous votre réponse ?

— Heu… Qu’est-ce que vous diriez de trois ou quatre ans. Il faut bien ça ?

— C’est un peu plus long que ma patience.

— Vous êtes exigeant. Eh bien, on verra ça.

— Agacette…

— Oui. Eh bien ?

— Je vous aime.

— Mais moi aussi, mon cher ami. Je vous adore.

— Ne riez pas. Vous vous moquez de moi.

— Je me moque rarement. Vous êtes un chic type, vous jouez un peu près du filet, mais cela n’est pas grave pour un mari. Vous nagez mieux sur le dos que sur le ventre, mais on vous dressera…

— Vrai ?

— Je vous le promets. Enfin vous êtes un parti sortable. Du moins pour les jours de cérémonie…

— Agacette, vous me charriez ?

— Fi ! le mauvais garçon qui parle argot. Comment,