Pas du tout. Elle était nue. Nue comme si c’était suite d’un vœu. Au demeurant elle n’utilisait jamais de chemises de nuit, sous le prétexte excellent que cela fait des plis et empêche de dormir.
Elle était donc étalée dans son lit, pareille à une Danaé venant de recevoir la pluie d’or, et qui calculerait sa valeur marchande. Elle ressemblait encore, si vous voulez, à la belle O’Morphi, après que le roi Louis Quinzième lui avait fait… des amabilités. Ses seins droits avaient des sommets amarante. Ils affectaient la forme même de ces coupes élégantes où les empereurs romains buvaient le Cecube ou le Falerne — vins louables. Sa taille mince s’évasait en un élargissement ample et majestueux, qui eut évoqué aux yeux de Jupiter, dieu lascif, cette Europe qu’il aima génisse, dit la mythologie. Ses jambes longues, bien cambrées au mollet, avec leurs cuisses robustes et musclées, auraient enfin séduit un sculpteur désireux de figurer cette Atalante qui fut une bonne coureuse, au même titre que nos aimables championnes de cross-country, et dont les poitrines plaisantes apprennent à s’agiter sur le rythme ternaire de l’amble pour premiers prix…
Brave Margot ! elle aussi aurait pu courir le cent mètres plat comme Mlle Radideau, ou nager sur le dos — ça lui aurait plu — ce crawl qui fait la gloire de Mlle Salgado. Mais elle ne s’y adonnait point parce qu’elle avait d’autres désirs.
Ou plutôt elle avait le Désir…
Et il est, chaque homme de science vous le dira, l’ennemi des sports.
Au demeurant, nous faisons toutes réserves sur cette