timidité, ne remettez-vous pas votre robe de
chambre ?
Amande le regarda froidement et s’assit sur un fauteuil.
— Je me vêts selon mon gré, mon cher ami. Dites-moi plutôt ce que vous vouliez m’exposer en me demandant chez vous.
— C’est-à-dire, remarqua le mari un peu plus offusqué, que je voudrais vous voir moins déshabillée…
— Fermez les yeux si vous voulez. Je me trouve fort bien.
Décontenancé, l’époux reprit :
— Je ne veux rien vous dissimuler, j’ai reçu une lettre anonyme.
— Que peut me faire votre correspondance ?
— Cela vous concerne. On m’y dit que je…
— Que vous quoi ? Que vous êtes trompé ? Adalbret fit oui de la tête.
— Eh ! bien, vous n’avez qu’à brûler la lettre et à tenir celui ou celle qui vous l’envoie pour un imbécile.
— Bien sûr, reconnut Adalbret…
— Mais oui, « bien sûr »… vous n’espérez pas que je vais vous donner des explications et m’abaisser jusqu’à nier ?
— Non, Amande ! fit enfin le malheureux Adalbret, qui se voyait lancé sur une route fort ingrate, mais je serais désireux de vous voir moins…