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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


rité, mais qui suffisaient à l’émouvoir profondément.

L’atmosphère des grands magasins, avec cette tiédeur parfumée, ces faces tendues et lascives qui y errent sans cesse, l’espèce de surexcitation constante provoquée par la lumière, le mouvement, le bruit, les contacts, le passage autour de soi de tous ces corps à demi nus, lui enfonçait à travers la moelle une sorte d’aiguille douloureuse et voluptueuse.

Ainsi la vie quotidienne maintenait en cette jeune femme, désireuse de vivre simplement et selon des us moraux ordinaires, une sorte de fièvre érotique qui devait un jour ou l’autre demander son apaisement.

Ce, d’autant qu’Adalbret continuait à être un amoureux au-dessous du médiocre.

Ce n’était même pas par vide de tempérament qu’il devait être ainsi, mais par sottise, par une sorte d’incapacité absolue de comprendre la sensibilité de sa femme. Il lui fallait au vrai une femme bête, dénuée de sens, ou alors ayant des sens de rustre, et qui ne connaîtrait de l’acte amoureux que sa donnée la plus vulgaire…

Amande avait trop pensé à l’amour pour ne pas désirer le voir entouré d’un peu de galanterie et de gestes moins pratiques qu’inutiles, quoique délicieux. Ah ! dans son esprit, c’était sans doute la même chose en somme que pour Adalbret, Mais il y avait, entre