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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


civilisation depuis si longtemps disparue.

Et, comme cela ne se rapprochait pas assez vite, selon son gré, elle traversa dans les champs.

Or, à certain moment, pour passer dans un buisson, elle crut bon, se croyant seule, de relever sa jupe un peu haut.

Mais, couché dans l’herbe, un tirailleur sénégalais la regardait venir avec enthousiasme et il devint flambant devant le paysage intime qui lui était ainsi dévoilé.

Il sauta donc sans plus de façons sur Amande et la coucha sur le sol.

Elle qui désirait un amant depuis son mariage…

Mais voilà, il arrive qu’on désire une chose avec ardeur, et que pourtant on la refuse lorsqu’elle se présente…

Voilà pourquoi Amande se débattit comme une diablesse sous l’étreinte du beau noir, venu exprès, peut-être, de ses Tropiques. Pourtant, elle n’était pas robuste au point de se débarrasser sans coup férir de cet athlète de couleur foncée et de volume abusif. Quoiqu’elle se débattît, c’eût été comme si elle chantait la Traviata si, par chance — ou par méchef — un habitant du cru, non loin, ne s’était approché. Cette survenue fit au nègre une peur bleue…

De sorte que l’amant en kaki et chéchia