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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Merci ! Je vous aime beaucoup, vous savez…

— J’en suis assurée, mais dites-moi, vous a-t-on fait aussi des recommandations avant notre départ de la maison ?

Adalbret ne comprit pas. Seulement Amande voulait, pour se divertir, l’embarrasser un peu, et passer sa nuit, si possible, en amusantes conversations au lieu d’écouter ronfler son mari. Lui avoua :

— Non ! on ne m’a rien dit.

— Parce que moi on m’a dit, sans me fournir d’explications, de faire tout ce que vous me demanderiez…

Et elle pouffa dans sa main pour que son époux ne pût la voir.

Adalbret se souleva sur un coude, malgré son envie de dormir.

— Ah ! oui, je sais de quoi il s’agit. Mais nous en reparlerons à l’arrivée…

— Voulez-vous me dire ce que c’est, je vous prie ? Cela m’intrigue.

— Oh ! c’est assez délicat à exprimer. Il s’agit de… de…

Le mari bafouillait, pour exposer une chose qui lui faisait un peu peur en ce moment où il était couché de son long et en paix parfaite. Il se rendait bien compte que c’est surtout en agissant que l’on expose le détail de ces affaires-là, mais l’action, pour lui, était l’ennemie de son rêve présent.