Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Ah bon ! et Amande pouffait follement.

— Oui, mais je quitterais ma robe blanche, parce qu’il ne faut pas rire avec cela.

La jeune fille trouvait un sel exquis à ces sentiments puérils, qui attribuent une espèce de valeur magique aux décors des réalités.

Enfin les préparatifs furent faits et on se dirigea vers la mairie.

Là, un adjoint, en jaquette et ceinturé de tricolore, accomplit tous les rites, posa toutes les questions avec rigueur en consultant un petit livre — le guide du parfait officier municipal sans doute — et fit un discours plein d’humour et de bon vouloir.

Puis, les signatures données, tout fut consommé. On était époux… Il fallait maintenant aller à l’église, car la famille de Baverne d’Arnet tenait à une bénédiction faite selon les règles latines.

Rien de mieux, un prêtre vêtu d’une aube de dentelle du Puy fit, à son tour, les menues cérémonies ecclésiastiques. Mais il ne consentit point à un discours parce qu’il était pressé par une pénitente qui, tous les mois, lui apportait de menus petits cadeaux à cette heure même.

Et tout le monde sortit sous le feu de trois photographes, brandissant leurs appareils avec une fureur très provisoire mais agressive.

Le mariage d’Amande était conclu.