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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


attentes et mille légitimes espoirs, il faut se résigner à prendre l’existence comme elle vient. Amande était d’ailleurs trop intelligente pour ne pas comprendre que l’aventure du Bois avait creusé un fossé entre elle et son père. Désormais il lui faudrait vivre, si elle ne se mariait pas sur-le-champ, une existence fâcheuse et recluse, ou bien très surveillée. La chose d’avance l’excédait.

Autant valait-il se marier vite et épouser cet Adalbret, qui, ayant un peu l’air d’une andouille, ferait à tout le moins le mari dont on ne doit attendre aucun grave ennui…

Et ce fut après avoir tourné et retourné cent fois ces idées que la méditative Amande se décida à accepter un mariage qui était en l’espèce le moindre mal.

Les choses, au demeurant, se firent sans trop de malencontres, et on vint au jour faste fort doucement.

La veille avait eu lieu le contrat, succédant au concert de presse qui avait donné à la famille d’Adalbret une haute idée de sa fiancée. Car cette famille voulait avant tout attester son modernisme. D’où la joie qu’elle ressentait à voir la fille d’un considérable journaliste, et d’un initié à tous les dessous de la société moderne, entrer chez elle.

Adalbret était cossu, et le contrat fut conçu, par un notaire subtil, de façon à ménager soigneusement les richesses du jeune époux.