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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


se répand en plein ciel. Brusquement elle entrevoit une lueur incertaine tout près. Elle s’en rapproche doucement.

— Oh… ! oh !…

Amande est tombée sur des gens qui se divertissent selon ce jeu, né voici peu d’ans, et que l’on a nommé « partie »… Ils sont une douzaine, dans une clairière. Trois ou quatre tiennent des lampes à incandescence qui font ruisseler sur les autres une clarté délicate et dansante.

Il y a, debout, au milieu, une femme qui, jupes levées, danse la danse du ventre en chantant un air arabe. Elle montre de longue jambes gainées de sombre et, au-dessus des bas, la chair tendre des cuisses a Une nuance crémeuse et un luisant étonnants.

À côté, sur l’herbe rase, un couple étendu et dans une pose privée de toute équivoque, s’entretient de philosophie amoureuse. La femme dit :

— Non ! comme ça je n’aurais pas assez l’air d’une femme du monde… Plus loin, un homme s’efforce de vaincre les défenses d’une personne indistincte, qui rit nerveusement. Elle est vêtue d’une sorte de pelisse qu’elle refuse de quitter.

— Tu comprends, fait-elle en jetant ses mots l’un après l’autre, sur un ton essouflé, tu comprends, si l’on vient, je n’aurais plus le temps de reprendre mon manteau. Je le