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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Oh… oh… dites donc aussi candide que lui ?

Sans s’arrêter, et avec un demi-sourire, le galant persista :

— Vous êtes fraîche comme une rose.

— Une rose de printemps…

— Vous êtes parfumée comme un œillet…

— Arrêtez ! c’est tout un jardin que vous trouvez en moi. Vous savez que si j’incarne tant de fleurs odorantes, je reste pourtant une femme aussi peu poétique que possible. C’est d’ailleurs bien vieux jeu, cette série de comparaisons…

— Ce sont celles que m’inspire votre charme…

Amande, amusée et attentive à toutes les paroles de son danseur, se tenait le visage tourné vers lui.

Cependant les avenues et les rues, les boulevards et les carrefours défilaient vertigineusement.

Le personnage, tout en faisant la conversation avec grâce, menait sa voiture avec une habileté souveraine.

Amande demanda :

— Dites ! croyez-vous vraiment que je sois assurée de mériter tant de compliments. Les femmes nouvelles sont bien moins crédules que leurs aïeules.

— Elles ont tort.

— Pas du tout. Aux temps des séductions