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II

La défenestration d’Amande


Or, ce soir-là, Amande était triste. Son père allait partir pour quelque lac suisse, aux bords duquel des affaires de haute politique devaient se résoudre. Bien entendu, il emmènerait là-bas sa dernière petite amie, une demoiselle Zoé, vicomtesse, ayant, avec deux ou trois particules authentiques, un exquis profil sémitique et des ardeurs difficiles à contenir. C’est elle qui, dix mois plus tôt, s’exerçant au tir avec un browning dans sa chambre à coucher, avait mis en mauvais point son amant, un danseur argentin de la rue des Envierges. La Cour d’Assises avait tenu compte, et des quartiers de noblesse de l’accusée, et de ce fait que rien n’interdit le tir au pistolet en appartement. Un acquittement unanimement approuvé vint donc rendre à la jeune Zoé une pureté, sinon