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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

Elle poussa un cri de stupeur amusée :

— Vous, mon ami.

Il s’approcha.

— Vous m’avez dit que vous m’aimiez, Amande ?

— Oui !

— Maintenant que vous m’avez vu, retirez-vous cet aveu ? Était-il adressé seulement à l’inconnu que j’étais, il n’y a qu’un instant, ou à moi-même ?

Elle hésita, puis comprit qu’il y eût entre eux quelque secrète et lointaine ignorance qui consommait auparavant leur séparation.

À cette minute il leur était enfin possible de s’unir.

Elle dit :

— Je préfère que mon mot soit pour vous.

— Bien, fit-il, j’avais toujours cru que vous étiez de glace et qu’il me fallait chercher l’amour ailleurs. Je ne vous ai jamais trompée, Amande, qu’avec des femmes misérables et hideuses qui ne pouvaient venir en compétition avec votre beau corps.

Elle répondit :

— Vous m’avez crue de glace. Vous vous trompiez et moi je vous croyais ignorant et sot en amour.

— Vous le croyez encore ?

— Non, certes !

— Eh bien aimons-nous pour commémorer