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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


montra aux entrants une pancarte rose sur laquelle étaient écrits, de gauche à droite :

Entrez donc !

Nous vous attendions.

Vous en aurez, du bonheur !

Amande, légèrement surprise, referma la porte et hésita avant d’aller plus loin.

Mais les trois femmes qui avaient cru d’abord à la venue d’un homme, voyant une visiteuse, retournèrent les pancartes. Sur l’envers vert pâle Amande lut ceci :

Soyez la bienvenue !

Nous comptons sur vous

L’amour est là !

Alors, jaillissant d’un coin perdu, une fillette habillée en poupée sauta sur Amande et la prit par la main.

Elle fut aussitôt introduite dans un salon tendu de panne bleue et dont le mobilier était d’ébène.

« Oh ! pensa Amande, nous voilà dans un autre genre de maison. » Aussitôt, d’ailleurs, apparut une dame fort jolie, habillée de sa pudeur, de lumière blonde et d’un pagne en cuir, pyrogravé d’évocations galantes.

« Diable ! se dit la jeune arrivante, voilà qui se corse. Je n’avais pas encore vu de maison où la tenancière vînt ainsi au-devant des clients. »

— Asseyez-vous, madame, dit Estelle Némorin.