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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


volupté, ne se découragea cependant pas tout de suite.

Elle avait déjà vu diverses matrones qui ne lui donnaient point satisfaction. Eh bien, elle chercherait encore.

Et elle acheta un petit journal spécial pour y trouver la maison de tolérance de ses désirs.

C’est là que l’annonce faite par Estelle Némorin lui tira l’œil.

C’était un petit carré, où l’on promettait des plaisirs sans limites et inextinguibles à tous les amateurs, qu’ils aimassent les amours à la mode orientale ou occidentale, les passions italiennes, irlandaises, brésiliennes ou cafres. « Voilà ce qu’il me faut », pensa Amande.

Le lendemain matin, elle laissa dans son lit Adalbret qui cuvait sans doute les satisfactions prises avec quelque horreur de la rue la plus perdue du XXe arrondissement. D’un pas léger elle se dirigea alors vers le boulevard des Onze mille vierges, où demeurait Estelle Némorin.

La maison avait bon air. Un concierge amène, le bonnet grec sur l’oreille, la salua et lui dit que c’était au rez-de-chaussée.

Amande sonna.

Et la porte s’ouvrit aussitôt, offrant le plus délicieux spectacle qui se pût imaginer.

— Trois belles filles à peu près nues se tenaient debout devant l’huis, et chacune