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XXIV

Nana Dhousse


La maison de Nana Dhousse ne ressemblait point du tout à celle de Mme Mouste. Son air apparaissait moins embourgeoisé et plus moderne. On y avait spontanément envie de rire, tandis que les décors Restauration de la maison en face incitaient plutôt à faire sinistrement de la tapisserie, ou à filer la laine en murmurant des chansons de Béranger.

Chez Nana, tout était cubiste et polychromé violemment. Les lits étalaient un art surréaliste qui amusait d’avance la victime, et désarmait, de ce seul chef, les dernières pudeurs. Les petites toiles ornant les murs étaient allègres dans leur incompréhensibilité profonde, et tout inspirait la bonne humeur, y compris la groomesse qui semblait un petit garçon trop frisé. Elle portait un uniforme du dernier galant, dont la veste était moitié rouge

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