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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

Elle se retourna brusquement.

Devant elle se tenait une femme sur la quarantaine, sévèrement vêtue, à la face dure, qui lui sourit de son mieux.

Amande répondit à ce sourire par un léger salut, et sortit son porte-monnaie.

— Madame, madame ?…

— Eh bien ! madame, que me voulez-vous ?

— Je vais vous le dire. Voulez-vous que nous sortions ensemble ?

— Oui, volontiers !

Quand elles furent dehors, la femme passa sans gêne son bras sous celui d’Amande, et lui chuchota à l’oreille :

— Vous n’êtes pas contente de Mme Mouste, hein ?

— Je n’ai rien à lui reprocher, fit Amande, en riant au souvenir du faux duc furieux et hurlant.

— Je vous ai vue pourtant, tout à l’heure, vous sauver de chez elle…

— Tiens, comment le savez-vous ?

— Voilà : nous sommes une maison concurrente, vous ne devez ignorer cela : Nana Dhousse ?

— Ma foi non ! je dois vous dire connaître peu ce genre de commerce.

— Ah bon ! Tant mieux. Eh bien, on vous a vue lorsque vous êtes arrivée, puis quand vous êtes descendue si vite. Alors, j’ai couru pour vous retrouver.