Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

Ensuite, nous parlerons avec plus de quiétude.

— Où est Minetou ? demanda le vieux.

— Attendez, c’est trois cents, vous savez le prix ?

— Mais j’ai payé.

— Que puis-je y faire, si vos façons ont paru un peu brutales à cette enfant. Vous auriez dû agir en vrai homme du monde et la caresser…

— Voilà les trois cents, grogna l’autre. Amenez-moi Minetou.

Et il rentra dans la chambre qui gardait l’odeur de la douce Amande.

Il aboyait tout bas :

— Si je la retrouve, celle-là, je lui ferai rembourser mes deux billets. Ah ! quelle fessée !…

Pendant ce temps, Amande fuyait toujours. Elle craignait un peu d’être poursuivie. Sitôt, donc, les escaliers descendus, elle prit la rue à gauche, puis les rues de croisements avec une prestesse de coureuse professionnelle. Lorsque le souffle commença de lui manquer, elle ralentit seulement.

— Ah ! j’ai soif.

Et voyant un bar, juste au coin de la rue des Egnaulés et de l’avenue du Pante-Refait, elle entra sans plus de façons :

— Monsieur, donnez-moi un Gin-Fizz !