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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


serait, même en faisant la noce, impossible de sortir de l’armorial. C’était une disgrâce amère…

Et elle demanda étourdiment :

— Duc, vraiment, monsieur, vous êtes duc, mais de quelle branche, car j’en connais quelques-uns ?

Il rougit et riposta avec véhémence :

— Mêle-toi de ce qui te regarde ! Tu as assez à faire ici, avec ton outillage de femme, sans t’occuper encore des autres, et de choses qui sortent de ta compétence.

Mais Amande n’aimait pas les gens qui répondent comme des butors lorsqu’on leur adresse la parole poliment.

Elle haussa un peu le ton en se dévêtant :

— Monsieur, je suis polie avec vous.

Le vieux bougre éclata :

— Je ne te demande pas d’être polie, je me fiche que tu le sois. Je ne viens pas ici prendre de leçons. Approche-toi plutôt ici ! Amande le regarda de haut. Elle venait de quitter sa robe et se tenait debout, dans sa combinaison de satin crème fort collante, qui mettait en valeur la cambrure de son torse, la rigueur de ses formes et la noblesse d’un corps qui visiblement avait connu jusqu’ici d’autres jeux que ceux des maisons d’amour.

Elle se mit à rire :

— Si vous n’êtes pas duc, comme c’est trop visible, fit-elle doucement, vous devriez