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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Essayez ! Je suis plus naïve que vous ne pensez.

— Voyons cela…

Il l’avait étreinte et la caressait avec une évidente habileté, à laquelle Amande fut tout de suite sensible.

Il la vit fermer les yeux et frissonner.

Et il pensa qu’en effet cette petite femme charmante devait être bien plus ingénue que sa conversation ne le manifestait. Cependant leur intimité devenait plus profonde. Amande, qui ne désirait que de connaître les délices de la volupté, tendait toutes les forces de son être pour les percevoir, pour les deviner, pour les attirer.

Et ce bon vouloir violent, cette passion crispée, non pour l’amour, mais pour les fièvres qu’il pourrait contenir, firent sur cet homme habitué à des transports moins sincères, l’effet d’un aphrodisiaque.

Il pensa :

« Elle est exquise cette inconnue, et il faut que je la récompense de son naturel. »

Il usa des méthodes que son expérience et l’expérience millénaire des manieurs de femmes ont prouvées aptes à secouer les systèmes nerveux.

Amande se pâma comme si la foudre l’avait frappée. Amusé et curieux, l’amant mettait en acte toutes les roueries de la