— Serais-je bonne à vendre ? demanda-t-elle doucement.
— Assurément.
— Suis-je aussi bonne à prendre ?
— N’en doutez pas.
— Eh bien ! prenez-moi donc !
Il hésitait :
— Vous me stupéfiez un rien. Vous me demandez cela avec une tranquilité…
— Qui élimine toute idée de passion et de désir, n’est-ce pas ce que vous entendez ?
— Exactement.
— Eh bien, inspirez-moi donc cette passion. Je vous apporte ce que je possède, à vous de mettre le reste.
Il était tout à fait assis et se tut.
— Faut-il, questionna Amande avec hauteur, que je me rhabille.
— Non ! dit l’homme en se dévêtant à son tour. Mais je dois vous avouer n’avoir jamais trouvé personne qui vous ressemble.
— Je l’espère bien, nota Amande en riant.
— Ni personne qui unisse une si complète absence de chichis à une si totale maîtrise de soi.
— Mais, riposta Amande, qui commençait à se fâcher, cette maîtrise, je ne demande qu’à la perdre. Cela ne dépend pourtant pas de moi seule. Je me présente dans ce costume… absent, pour vous inciter à faire le nécessaire.
— Je ne sais si je parviendrai…