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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


être un tourment, faisait à la charmante Amande l’effet d’un soufflet et d’un sinapisme à la fois…

Et elle se demandait si ces vieilles moukères, dans leur disgrâce hideuse, n’ont pas des secrets, des procédés de séduction, des méthodes voluptuaires, enfin, dont les femmes honnêtes ignorent les techniques inavouables, et qui leur permettent de garder un pouvoir sur les hommes, malgré tant de raisons de les éloigner.

Amande réfléchissait :

Que faire désormais ?

Elle ne voulait vraiment plus vivre avec Adalbret.

Mais il ne voulait pas le divorce. Donc, pour le forcer à l’accepter, il faudrait du temps avec un tas de choses complexes qu’un avocat lui avait d’ailleurs indiquées. Autant dire que cela allait devenir une sorte de tourment quotidien pendant des mois et des mois. Alors elle ne savait comment agir. Ainsi que tous les êtres jeunes, elle craignait en effet l’écoulement du temps. Il lui semblait que les problèmes de l’existence, pour être supportables, dussent se résoudre en quelques heures, en quelques jours au plus.

L’idée d’attendre des ans la liberté qu’il lui fallait tout de suite apparaissait à Amande la pire des disgrâces.