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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


jusqu’à l’hôtel de la Truffe d’Or et attendit un petit moment pour laisser aux contingences le temps de prendre figure…

Ensuite elle se lança dans l’hôtel comme une bombe, et monta, sans rien demander à personne, l’escalier aux relents fâcheux. Elle pensait bien pouvoir découvrir seule le lieu où son époux s’ébattait avec la maritorne recrutée comme il a été dit. Elle ne se trompait aucunement.

Elle rencontra en effet une porte à demi croulante, s’approcha, poussa un rien, et vit Adalbret aux bras d’une Vénus quaternaire. Elle se mit à rire follement, et, poussant mieux, entra tranquillement.

La chaise-serrure tomba. Au bruit, les deux amants se tournèrent vers l’arrivant avec stupeur.

Ils virent Amande, qui se tordait de joie, et qui les interpella sans façons :

— Joli, oh !… joli !…

— Heu ! fit Adalbret figé net…

Amande riait toujours.

— Mes compliments, Adalbret.

Et, comme le couple ahuri la regardait sans bouger et sans rien dire, elle courut à la table bancale sur laquelle trônait un broc égueulé plein d’eau, le prit, puis vint le vider sur les amants ahuris.

— Tenez, mon cher époux, voyez comme on prend soin de vous…