Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


rer à coup sûr ce qu’il accomplirait dans l’après-midi.

C’est ainsi que le méticuleux Adalbret s’était oint ce jour-là d’un parfum, bon marché et sentant le rance, qui était, selon son odorat, le comble de la suavité.

De plus, il avait pris la précaution de quitter la chevalière armoriée qu’il portait normalement. Il désirait sans nul doute éviter de solliciter involontairement les cupidités d’une amante prise dans la pègre.

Donc, cet homme allait se mettre en chasse de quelque gueuse pour lui offrir des transports qu’il ne savait point donner ni prendre à son foyer.

Eh bien ! on verrait comment cela aurait fin…

Amande regardait le vent déchirer les ouates blanches qui couraient au ciel. Vêtue d’un kimono court qui lui dénudait les jambes, elle se voulait une Diane modernissime et s’en amusait.

Elle avait même reçu ainsi, peu auparavant, un visiteur qui, n’y tenant plus devant ce qu’il voyait de si prometteur s’était aussitôt jeté sur elle, d’ailleurs en vain.

Amande, par chance, avait fait vœu de ne point encorner son mari avant d’avoir constaté de visu qu’il était le premier à agir mal. Cela ne lui venait aucunement de scrupules moraux, mais d’une façon de goût