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DEUX MOTS :


Qu’on ne croie point, devant ce livre, à la gageure ou au roman historique, à pièces comptables. Mon but fut tout autre. Il correspond sensiblement à celui que se propose l’étonnant Charlie Chaplin dans ses films émouvants, où, d’ailleurs, le peuple sait si bien rire. Comme Charlot, j’ai voulu extérioriser, sous des apparences conventionnelles, les manifestations profondes de l’esprit ardent, salace, coléreux, ou troublé. La badine, le chapeau melon, les chaussures trop longues et les vêtements étriqués du triste héros de cinéma, ne sont que des symboles. C’est la vanité, l’humilité, la mélancolie, le besoin d’espoir, l’enthousiasme ou l’impuissance à vaincre qui servent de ressort profond et meuvent en réalité ces objets selon le rythme intérieur de l’âme. Beaucoup s’amusent des gestes sans les comprendre, mais la foule rit seulement d’elle-même et son esprit est tout en gestes. Satan, dans ce roman,