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LES AMANTES DU DIABLE

cette musique comme une semence dans la nuit.

Enfin, le mur tourna.

— Il faut sauter ici, dit Jean Hocquin.

Et il aida son compagnon, puis franchit la clôture à son tour.

Assez loin, au bas d’une déclivité semée de bouquets d’arbres, on voyait la rivière qui luisait comme une glace et reflétait les étoiles innombrables.

— Voyez, le gué est surveillé à six cents pas en amont.

Ils descendirent vers les eaux dont la fraîcheur se percevait déjà dans l’air.

Quand ils furent sur la rive, ils s’assirent pour prendre un instant de repos. Ils écoutaient aussi les bruits rares qui flottaient en suspension autour d’eux.

Ils perçurent à certain moment le bruit d’un pas de cavalier, et des cliquètements de métal leur firent comprendre que c’était un homme de guerre.

— Où est-ce ? demanda le jeune gentilhomme.

— De l’autre côté, à droite. Cela s’éloigne de nous.

Et, comme un petit bruit venait également derrière eux, Hocquin ajouta :

— Déshabillons-nous ! Vous avez la corde pour faire un paquet de vos hardes. Vous attacherez cela sur votre dos, par le cou. On peut espérer parvenir ainsi en face sans trop mouiller son harnois.