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LES AMANTES DU DIABLE

avant de se jeter dans le fleuve. Ils passèrent, avec de l’eau jusqu’aux genoux.

Sur l’autre rive, Hocquin écouta soigneusement.

— Écoutez, nota-t-il, je n’ai pas voulu vous avertir, mais il y a par ici un guet-apens, je ne sais contre qui dressé. J’ai vu deux nuits de suite, et ce jourd’hui, un poste de quatre hommes à droite, un autre plus loin à gauche, et un troisième fermant l’autre gué, celui qui permet de franchir la rivière.

— Que faut-il faire ? dit l’autre avec un rien de cette émotion qui tient les cœurs les plus généreux devant une menace trop directe et trop vague à la fois.

— Nous allons tout bonnement suivre les courtines du château, puis pénétrer dans les vignes du couvent des Dominicains et les traverser de bout en bout. Lorsque nous en sortirons, nous serons sortis de la nasse, mais il faudra traverser la rivière à la nage.

— Je nage bien, certifia le jeune homme.

— C’est donc entendu.

Ils rampèrent à travers des propriétés, sans autres défenses ou limites que des cordes goudronnées, puis, au bout d’un temps assez long, se trouvèrent au pied de la butte où s’élevait le château des Heaumettes.

Là, Jean Hocquin s’immobilisa un instant. Enfin, rassuré, il commença de suivre les hautes murailles