Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
L’INCONNU

d’hui même et à une question bien faite pour mener à tous les aveux.

Tous se tassèrent sur la couche et étendirent un lourd tissu débordant sur eux.

Mais Babet se leva au bout d’un instant.

— Il me semble entendre je ne sais quoi dehors. Je vais voir.

— Prends mon coutelas, dit Hocquin.

— Je vous accompagne ? demanda poliment l’étranger.

— Non, restez-là. Je sais me défendre de toutes les bêtes.

Et se dirigeant vers la porte, elle ajouta :

— Même à deux pieds.

Dehors, c’était le clair de lune le plus ténébreux. Une blanche aiguille courbe occupait seule le ciel et y répandait quelque chose de diabolique.

La femme écouta. Nul bruit ne rompait la mutité universelle.

Elle se dirigea alors vers la partie creuse de la combe en suivant le ruisseau.

Soudain, elle s’arrêta : Un hurlement perdu dans air se répandait sur la forêt, le hurlement d’un loup affamé.

Babet frissonna, mais, le coutelas au poing, elle continua de marcher.

Elle voulait voir le sorcier.

Et une ombre cornue dansait, croyait-elle sur ses pas.