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L’INCONNU

— Oh ! je crois tout de même qu’il ne me faudra point reparaître devant le baron.

» On me pendrait cette fois sans plus de façons.

Le seigneur inconnu prit la parole :

— Monsieur, je vais vous expliquer la raison de ma présence ici :

» Je suis en fuite et poursuivi par les gens du roi.

— Que m’importe ? fit maussadement Jean Hocquin.

— Je vous le dis pour que vous compreniez ceci. Hier j’ai été arrêté, à dix lieues peut-être, et, comme je risque ma tête, j’ai tué un de mes gardes, puis me suis enfui.

— Bien ça !

— J’ai marché absolument au hasard et traversé des villages nombreux. Enfin, trop las pour continuer, et redoutant les agglomérations où on me découvrirait facilement, j’ai cherché une demeure isolée, pour m’y présenter et demander hospitalité… J’ai trouvé la vôtre…

— Soit ! fit Hocquin, vous êtes en sûreté.

— Vraiment ?

— Vous l’êtes. Mais vous ne le serez plus si on vient me surveiller ou m’arrêter encore.

— Que faire, Monsieur ?

— Courir d’abord les mêmes risques que moi, fit rudement le braconnier.

— Vous avez raison.