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LE PACTE

même et pensait pouvoir supporter les tortures. Mais on ne sait jamais dans quel état spirituel on se trouvera durant les atroces souffrances que le tourmenteur vous inflige. Beaucoup, il le savait, et des plus énergiques, qui s’étaient promis de ne rien dire, n’avaient pu s’interdire pourtant de parler…

Derrière lui, marchaient trois soldats, un scribe accoutumé à ces cérémonies qui constituaient tout son travail au château, et le bourreau, de son métier découpeur de viandes et tueur de bétail.

Les rites de la question étaient d’une simplicité parfaite, et cent fois déjà prévus, de sorte que personne ne pouvait faillir à suivre leurs règles. Dès la dernière marche franchie, le bourreau, qui suivait le prisonnier et tenait une courroie dans ses mains, l’entrava d’un geste. Ainsi toute défense devenait soudain impossible, puisque le malheureux avait déjà les bras liés.

Couché sur les dalles ravinées, Hocquin attendit.

Le tourmenteur n’avait pas entendu les ordres du baron. Aussi demanda-t-il :

— Le brodequin ?

— Non ! fit le scribe.

— L’eau ?

— Non ! il dévorerait vos entonnoirs.

— Oh, j’en aurais de rechange, où les dents ne percent pas. Mais alors que lui faisons-nous ?