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LES AMANTES DU DIABLE

— Tais-toi ! tu as un groin de braconnier. Je lis cela sur ta sale figure.

— Vous vous trompez, Monseigneur.

Le baron se tourna vers l’intendant qui écoutait sans mot dire.

— Tu le connais, ce chien ?

— Non, Monseigneur, je ne l’ai jamais vu.

— D’où sors-tu, cria alors le baron, tu descends, je crois, de la chaudière de satan, où tu vas justement retourner dans une minute ?

— Monseigneur, je suis un pauvre diable que les gardes ont pris au hasard.

— Ah… ah !… Dis donc, Galant, appelle-moi ceux qui l’ont arrêté.

Les trois soldats apparurent aussitôt.

— Où avez-vous pris ce porc ? demanda M. des Heaumettes.

— Chez lui, dit le soldat auteur de l’affaire, et qui se sentait d’autant plus tranquille qu’on n’avait jamais mis la légitimité de ses actes en doute jusque-là.

— Chez lui. Il y avait du gibier ?

— Je ne pense pas, Monseigneur.

— Comment, tu ne penses pas ? Tu n’as pas regardé ? Tu mets les gens en prison sur leur tête, sans vérifier s’ils sont coupables.

Le soldat interdit rougit et ne dit mot. Hocquin