Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
LE PACTE

étoffe, un homme regardait venir Babet. Il cria :

— Je t’ai pourtant défendu de venir dans le jour et surtout à cette heure, où les gardes et les soldats du baron traînent partout.

Elle riposta d’une voix émue et furieuse :

— Ils viennent d’arrêter Jean.

— Ton amant ?

— Mon mari.

— Qu’y puis-je ? sonna l’autre aigrement.

La femme s’humilia :

— Vous m’avez promis mille choses, de l’or, et des passions, et de la puissance.

— Tu les auras, ma fille. Je l’ai lu dans ton avenir.

— Eh bien, libérez mon mari.

— Où l’ont-ils emmené ?

— Au château, certainement.

Le sorcier se leva pesamment. Il était vieux et difforme. Son masque sémitique et sa barbe blanche lui apportaient une étrange majesté. Il vint à la femme.

— Tu veux que je mette en ta faveur les forces infernales en action. C’est les déranger pour bien peu.

— Non. Je veux sauver Jean.

— Tu as tort. La fortune viendrait plus vite si tu le laissais pendre.