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LE PACTE

— Je l’ai trouvée telle cette nuit, avoua la femme.

— Je vais voir qui c’est.

— Non ! Il faut faire comme si nous dormions.

Le pas reprit et vint jusqu’à l’huis, devant lequel il fit halte, le braconnier avait instinctivement pris son coutelas.

Enfin on frappa rudement et une voix sonore aboya :

— Holà ! coquins, allez-vous sortir de cette bauge, ou j’y mets le feu.

Le couple était devenu blême et attentif. La femme éteignit la lampe entre deux doigts.

Alors elle dit d’une voix haute et hésitante :

— Qui est là ?

— Ouvre, garce, tu le verras bien.

— J’y vais, monseigneur.

Elle courut à la porte et le braconnier s’étendit sur la paillasse placée au travers de trois planches dans un coin.

Le jour du dehors entra d’un coup et mit en valeur le misérable mobilier de la chaumière.

Un soldat à trogne rouge, vêtu de cuissards et d’épaulières de métal, les mains à sa ceinture d’écailles imbriquées, et le pot en tête, se carra devant l’ouverture sans entrer.

— Quel est l’enfant de chien qui demeure ici ? cria-t-il.