vait même se réclamer d’aucune justice, ce qui aggravait singulièrement son cas.
Or, ce jour-là, après tant d’émotions, Babet eut l’idée de se rendre dans la combe aujourd’hui délaissée où avait vécu sa chaumière. Un rien de sentimentalité ornait pour elle ces décors jadis quotidiens.
Comme Jean Hocquin s’apprêtait à sortir faire un tour en forêt, elle lui conseilla la prudence, et s’éloigna enfin de son côté.
Bientôt elle fut devant les ruines de son ancienne demeure où tant de souvenirs fleurissaient toujours.
Elle s’assit pour rêver. Le ciel était tendre et doux, l’air chaud et la verdure émouvante. Babet pleura.
Sur quoi pleurait-elle ? Sur son sort, sur l’oubli où la laissait son amant, sur le danger qui se refermait autour de Jean et d’elle-même. Car cette forêt, témoin de drames sans cesse répétés, finirait par être battue avec un tel soin qu’on y ferait rafle de tous ses habitants.
Le sort de ceux-ci serait certes sans agrément. Si ce n’était point la corde, ce serait la mort au fond d’un de ces cachots qui font un cadavre en six mois avec n’importe quel vivant.
Où était le temps où son mari et elle hantaient seuls les halliers profonds de ces bois primitifs et contemporains sans doute des premiers hommes ?