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RÉUSSIR

Et elle se rendit dans la cachette aux pièces d’or, pour les regarder, les compter avec amour. Là se tenait aussi la statuette de cire vierge, avec les épingles enfoncées où il faut…

Elle la regarda longtemps. Le jeune gentilhomme, l’avait-il donc déjà oubliée. Était-il possible qu’après le pacte signé avec Satan, elle ne put sortir de sa misère que de façon, en quelque sorte théorique, et sans nulle certitude de vivre plus heureuse, malgré son or ?

Il faudrait partir pour Paris, mais Jean Hocquin après en avoir parlé s’y refusait désormais.

Il refusait et donnait cette raison, qu’il n’était rien de plus que braconnier, et que le braconnier ne sait rien faire dans la grande cité.

Elle lui avait dit à son tour, que les braconniers ne doivent de l’être que grâce à des vertus de volonté et d’énergie, qui, elles, sont de bon emploi en tous lieux du monde. Mais le mari ne voulait pas en démordre. Il disait :

— Qu’on m’anoblisse et je vais à Paris.

— Comment voudrais-tu ?…

— Je ne sais et je ne veux pas. Mais si Satan me promettait de me faire anoblir en échange de mon âme, je la lui vendrais bien.

Babet disait à la statue :

— Aide-moi, aide-nous, souviens-toi que je t’ai