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LES AMANTES DU DIABLE

des robes comme à la cour, avec des perles aux oreilles et des bagues à tous les doigts.

De là, à supposer que Satan la favorisât, et que son mari fut lié lui aussi au diable par un pacte, il n’y avait qu’un pas.

En tout cas, on ne découvrit point le sorcier.

Toutefois, Babet mit la main dessus en sortant de sa tour, comme s’il eut prévu qu’elle avait besoin de lui.

Elle dit :

— Je suis malheureuse, ô sorcier !

Il répondit d’un air jovial :

— Je le sais.

— Que me faut-il faire pourtant. J’ai signé un pacte avec le Maudit, et il ne m’a point servie comme il sert tant d’autres.

— Crois-tu ?

— Certes ! Voyez Marie la Marronne, elle est depuis peu l’épouse du récoleur d’impôts. Il est riche et elle en fait ce qu’elle veut.

— C’est qu’elle est venue six fois au Sabbat.

— Et Nicole la Rousse, n’a-t-elle pas acheté un bien et une maison, sans qu’on sache d’où lui vient son or, et sans que personne s’en inquiète.

— Elle a eu le Seigneur de Jourviac, comme amant.

— Et Berthe Maréchal, la voilà, paraît-il, entrée à Paris dans le lit du roi.