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LES AMANTES DU DIABLE

Tout en marchant il se remémorait les jours récents. Il se voyait sauvant de la mort, la comtesse d’Assien, puis la menant, déguisée si mal en soldat, par des sentes qui lui permissent de trouver un cheval et de partir pour Paris. Là, elle informerait le roi du comportement inadmissible de ce maudit baron des Heaumettes…

Et il se voyait fuyant ensuite, ô ironie ! les soldats d’Assien, apostés sur le chemin qui le ramenait à sa forêt bien aimée.

Maintenant, douze jours venaient de passer depuis l’étrange aventure.

M. des Heaumettes était rentré chez lui. Il jurait comme cent sacripants, le jour de l’assaut, parait-il, parce qu’on avait dû faire échapper son ennemie, Mme d’Assien. Il fallait bien qu’un maudit chien, ou bien lui permît de fuir, ou bien fermât l’œil devant cette fuite. En effet, on avait vu la comtesse sur une tour de son château, au moment même où l’explosion permettait à la troupe cachée par le sieur Galant de rentrer à Assien et d’y mettre le feu.

Et, de colère, le baron avait fait pendre huit de ses soldats, qu’on trouva porteurs d’objets pillés. Cette punition dûment exécutée, il faisait saisir méthodiquement tout ce qui restait d’intact à Assien et on l’empilait sur des charrettes. Cela formerait un joli tas de dépouilles opimes. Car, disait cet