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LES AMANTES DU DIABLE

— J’en suis ravi, madame, et compte que votre voyage pour Paris se passera bien.

— Voulez-vous que je parle de vous au Roi ?

— Je n’en vois pas la nécessité. Le Roi n’a pas besoin de moi, et moi je me suis passé jusqu’ici de lui…

Blessée, elle reprit :

— Dites-moi, où je pourrai vous faire remettre cinq cents livres, pour vous récompenser de ce que vous avez fait.

Babet aurait bien accepté le don. Encore un cadeau de Satan, sans nul doute, mais Hocquin se sentait confusément aussi noble que la dame d’Assien, et il voulait, avec un rien d’orgueilleuse dignité, garder son désintéressement intact.

Il dit :

— Merci madame. Adieu !

Elle se sentit vaincue en ce combat et dit aigrement :

— Adieu donc !

Il fit signe de la tête et s’éloigna.

Babet suivait, heureuse, malgré la perte de l’argent, que son mari n’avait voulu accepter, de voir que tout se passait bien. Et puis, qui sait si cette chipie aurait versé ce qu’elle allait promettre…

Et qui sait encore, si elle ne voulait pas avoir sur son sauveur, des renseignements pour le faire pendre un jour.