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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

— Soit, fit l’homme. Où est-ce ?

— Là-bas !

Elle désigna un chemin encaissé, qui s’éloignait vers le nord.

— Bien ! Babet, allons-nous en aussi.

Babet se mit à rire. La présence de cette dame orgueilleuse en déguisement guerrier, ridicule et humiliant, lui apportait mille idées de contentement…

Et elle voyait là une des volontés mystérieusement drôles, qui signent tous les actes de Maître Satan.

Ils se mirent en marche.

Une heure après, ayant par deux fois, failli être découverts par un petit poste des Heaumettes, lequel, par le plus grand des hasards, n’avait pas quitté la ferme où on l’avait placé, ils se trouvèrent devant une maison enclose de hauts murs. Elle se trouvait en contre-bas, près de marécages verts où serpentait une chaussée étroite.

— C’est ici que je vais trouver un cheval, dit Mme d’Assien.

— Adieu madame ! fit Hocquin sans plus.

La comtesse eut une crispation du visage.

— Que puis-je faire pour vous ?

— Rien, Madame.

— Vous m’avez sauvée.