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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

— Allez les gars, crie-t-il, nous y sommes. Vivat !

Tous se hâtent sur cette pente roide et qui se dérobe. Ils n’ignorent point, au surplus, que l’effet de la surprise est condition de la réussite, et fonction de la rapidité.

Bientôt, il y en a vingt-cinq dans le château. Mais nul ne trouve devant soi la moindre ombre de combattant.

Avec l’enthousiasme qui caractérise leur vanité belliqueuse, ils s’imaginent donc que l’ennemi s’est débandé et enfui, et il leur en vient un grand orgueil.

Pourtant voici un pauvre homme qui passe, en boitillant.

C’est un des valets de Mme  d’Assien. Il est on ne saurait moins guerrier. Il regarde avec stupeur cette harde de diables, qui se lance follement sur les chemins de ronde, sur les routes intérieures et par les bâtiments du château.

Alors, d’un coup de dague bien porté, un des soldats lui ouvre le ventre en criant, parce qu’il faut à tous les hommes la réconfortante conviction d’accomplir, même dans le crime, un acte de haute justice :

— À bas les traîtres.

Et trente-sept hommes sont bientôt disparus, absorbés comme une onde sur du sable, par les