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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

— C’est le moment ! dit-il sans ambages.

Celui qui commandait là avait guerroyé sous tous les drapeaux en Europe, et rapporté plus d’estafilades et de blessures que l’année ne compte de jours. Il alla en rampant mettre le feu à la mèche qui devait enflammer un petit boucau de poudre, au lieu le plus désagrégé et le plus accessible de la courtine. C’est un petit crépitement et une sorte de serpent flambant, qui rampe dans l’herbe rase, et puis…

Une magnifique explosion sonne, et répand comme fière de son œuvre, un nuage dense où se mélangent la fumée noire et les pierrailles.

Le temps de compter jusqu’à vingt, puis le chef lance sa troupe, qui bondit…

Sans y voir et sans chercher si l’ennemi attend, ces hommes violents gravissent parmi les éboulements. Ils sont en petit nombre et ne se gênent point entre eux. Le sieur Galant l’avait prévu. À mesure que la quantité d’assaillants augmente, leur vitesse se ralentit. C’est un malin que Galant, et il veut posséder la terre noble que le baron lui a promise.

Les premiers de ses hommes roulent, sur ces terres remuées et instables. Ils ne s’arrêtent d’ailleurs pas à ces échecs, et reviennent en blasphémant.