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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

Après cela, on se lança des flèches ou des carreaux. Les cranequins firent des leurs. Un brave vieillard, qui se tournait à gauche sur une tour pour répondre vertement à quelque insulte, reçut de droite, et raide comme la foudre, un dard qui lui fendit la tête.

Et chacun de se rigoler parmi les troupes du baron des Heaumettes, devant ce délicieux exploit.

Il y avait des arquebuses et des mousquets dans les deux camps. On s’en servit. Entre deux insultes on tirait, dans un nuage de fumée, des projectiles massifs qui ronflaient dans l’air et blessaient peu.

Pourtant un bas officier du camp des Heaumettes reçut par accident une balle en pleine poitrine, et roula à terre, dans un cri d’émoi, en vomissant le sang comme un ivrogne rend son vin.

C’est ce petit triomphe qui perdit les gens d’Assien, puisque, dans les choses humaines tous les événements ont deux faces. Il faut donc attendre la face mauvaise, pour ne pas risquer d’être trompé par l’autre, laquelle donne trop fréquemment de chimériques espoirs.

Car le brave vieillard qui avait décoché en plein la balle dont mourut un sous-officier du baron des Heaumettes, cria naïvement que cela assurait la victoire à son camp. Il dépêcha aussitôt des gardes dans tout le château afin de dire, et son triomphe, et l’assurance qu’il acquérait de voir bientôt les assié-