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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

cas de malheur pourrait efficacement protéger son mari. Elle ne se trompait pas au surplus. C’est grâce à elle, de fait, que le sieur Galant avait pris Hocquin comme secrétaire, serviteur, porte oriflamme et même compère…

Les époux conversèrent donc cette nuit là dans la cour d’une maison abandonnée. Ils étaient amusés et rieurs. Babet trouvait que la protection diabolique agissante, commençait en vérité de la servir mieux. On ne voyait pas d’effets trop directs encore, sauf, toutefois pour l’or enterré soigneusement dans la forêt. Mais on devinait un sourd travail favorable, qui, bientôt…

— Dis-moi, demandait Jean Hocquin, crois-tu que j’aie intérêt à fuir, à cette heure ?

Elle répondait :

— Sans doute, non. Car ce siège sera terminé après-demain et on te laissera regagner ta forêt.

— Est-ce sûr ?

— Tu le feras, en tout cas, et on ne songera plus à te poursuivre.

Il hésitait, ne sachant dans quelle direction il semblait préférable d’agir.

Et tous deux examinaient les événements avec gaîté, tout étonnés de se trouver en tels lieux et sous telle autorité, car leur vie présente n’avait aucun rapport vraiment avec ce que le sort paraissait jusque-là leur réserver.