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LE SABBAT

Il s’arrêta pour écouter et regarda si le loup ne donnait aucun signe d’inquiétude, puis reprit :

— Alors, il saura venir selon ta volonté

— Que faudra-t-il donc faire ?

— Eh bien, tu prendras des épingles. Tu te piqueras avec, de façon à faire couler une goutte de sang et tu les enfonceras ensuite dans la statuette en commandant à Satan de t’obéir par les plus fortes malédictions.

» Voilà, ma belle, Satan t’enverra aussitôt sans que tu le voies, le corps et l’âme de ton amoureux. Le corps, tu l’admireras, l’âme, tu lui diras tout ce que tu voudras en fait de mots d’amour.

— Et lui, saura-t-il que je pense à ces choses. Y sera-t-il sensible ?

— N’en doute pas. Et je vois sur ta main qu’il reviendra ici.

— Il reviendra… répéta Babet éberluée.

— Oui, il reparaît deux fois dans ta destinée.

— Mais…

— Fille du Diable, ne veuille pas tout savoir. Tu veux garder des relations avec cet individu, tu le peux par le moyen que je t’ai dit. Les épingles tu les enfonces dans la statuette à la place qui convient le mieux à ton désir.

— Comment cela ?

— Si tu veux être en communication avec son esprit, pique-le donc à la tête.