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LES AMANTES DU DIABLE

Babet fut accueillie par un ricanement sarcastique.

— Ah, ah ! femme, il y a longtemps que je ne te vois plus.

— C’est, répondit-elle, que j’ai beaucoup eu à travailler.

— Le travail est fait pour les serves et tu m’as toujours semblé une femme libre !

— Soit, mais les soldats des Heaumettes ont fait brûler ma demeure et il me fallut aller gîter beaucoup plus loin de chez vous.

— Que n’es-tu venue me trouver. Je t’aurais donné le secret de passer les distances sans s’en apercevoir. Le balai des sorcières est un moyen commode de voyager…

— Je marche bien, et vous voyez que je ne vous oublie pas.

— Montre-moi ta main !

Il regarda un instant les lignes de la paume, puis dit :

— Tu es amoureuse.

Babet rougit.

— Allons, avoue-le, tu sais bien qu’il ne faut rien me cacher.

— Certes, mais j’ai vu un gentilhomme fugitif venu se réfugier il y a longtemps dans notre ancienne maison. Il est reparti.

» Je désire savoir où il est et s’il est heureux ?