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effet, bénéficiaient alors des distributions gratuites… Après Pharsale, César, qui avait passé sa vie à étendre ces dons, s’occupa activement à réduire le nombre de ceux qui touchaient gratuitement, mais il ne put faire qu’il y eût jamais moins de cent cinquante mille bénéficiaires. Sous les empereurs, le nombre tripla.

César habitait alors près du temple de Vesta une demeure composée de deux immeubles réunis par une cour. Le vaste collège des Vestales était derrière, et, en face, le Temple de Castor, avec la fameuse fontaine de Juturne. La Régia, palais officiel du Grand Pontife, comporta, dès que César y fut installé, un personnel beaucoup plus considérable qu’au temps de Métellus. Soixante esclaves, dont quinze secrétaires et dix courriers, animaient cette sombre maison d’une vie active et constante. D’ailleurs, une partie de la Régia, faisant face au Temple de Vesta, était réservée aux femmes dont César, qui aimait leur contact, s’entoura toujours avec grand soin. Là vivait l’épouse prise après la mort de Cornélia : Pompéia, que sa beauté rendait célèbre entre les Romaines. César l’avait choisie parce qu’elle parlait grec, étrusque et illyrien. S’il n’aima cette passionnée, il était sensible à son charme. Svelte et