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Il faut encore dire, pour donner de Cicéron une image précise, que, sitôt son consulat terminé, il se mit comme avocat au service de Publius Sulla. Or, ce Sulla se trouvait justement accusé d’avoir combiné peu auparavant une conjuration semblable à celle de Catilina. Fort riche, il disposait de bandes armées, dirigées par des gladiateurs professionnels, et préparait un coup d’État sur lequel nous manquons de lumières. Le certain, c’est que Cicéron, le « père de la patrie », le défendit dans une affaire médiocre, sans pouvoir toutefois le faire acquitter…

Durant cette année 691, César, prudent et soucieux de laisser oublier son amitié pour Catilina, fit peu parler de lui. Il avait préparé une fuite rapide au cas où Cicéron voudrait le faire saisir, mais tenait à rester sur place tant que le danger ne serait pas immédiat, car il se savait craint.

Il sut aussi s’opposer à la demande de dictature judiciaire formulée par Cicéron.

Lorsque celui-ci réclamait des pouvoirs exorbitants il fit simplement remarquer que la loi romaine avait prévu le cas et qu’il suffisait d’instruire normalement le procès des accusés.

Cela, disent les historiens, le fit juger comme un complice. En plein Sénat, Caton,