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une puissante ambition déçue et n’était pas — l’avenir le dira — sans apercevoir l’impossibilité de gouverner Rome suivant la règle consulaire déjà périmée. César, toutefois, s’il fut de cœur avec Catilina, usa d’extrême prudence ainsi que Crassus, autre conjuré. Nous savons qu’il était en relations fort amicales avec un révolté de marque, Cœlius, fils d’un banquier de Pouzzole, esprit extrêmement remarquable et qui, en 706, — car il échappa à la répression contre Catilina, — devait précisément réclamer à nouveau l’abolition des dettes et les loyers gratuits. Il fut plus tard nommé Préteur par César même… Nombre de femmes participèrent encore à la conjuration de Catilina. Fulvia, d’abord, maîtresse de Marcus Prœcius, fille avilie qui dénonça son amant et ses complices à Cicéron, puis l’étonnante Sempronia.

Sempronia fut une délicieuse formule de la nouvelle matrone romaine, libre et garçonnière qui naissait alors. Après Prétia, maîtresse de Cethegus et de Lucullus quinze ans plus tôt, c’est la première patricienne que nous voyons entrer dans une intrigue politique à dangers mortels. Elle était mère de ce Brutus qui devait collaborer à l’assassinat de César et amena même à Rome des esclaves gladiateurs afin de se protéger