Cela le tient, le lie au char de ce Pompée qu’il exècre secrètement et auquel il doit tout. Car s’il a emprunté à Atticus, ami de Pompée, c’est avec l’autorisation dudit Pompée, qui, par ses dettes, le tient en cage.
Il a cru monter très haut en soutenant Crassus dans son désir d’escamoter l’annexion de l’Égypte. Seulement, une finesse du Sénat brisa tout. Il a cherché encore à fomenter une révolte chez les Gaulois transpadans. Ce fut vain, et Catulus le censeur fit tout échouer.
Il a comploté aussi. Cnéus Pison, son ami d’enfance, avait conçu une grande opération qui ramènerait la République à son ancestrale pureté. On n’aurait que cent sénateurs à tuer, et deux cents chevaliers… Pourtant les obstacles restaient immenses. À qui, pratiquement, confier un mouvement de cette envergure, fait pour être exécuté en quelques heures ? César, qui avait habité l’Asie, gardait une méfiance extrême devers les traîtrises de la révolte. L’affaire avorta.
Peu après, Pison, envoyé en Espagne, y fut assassiné sur les ordres de Pompée.
Marcus Crassus avait prêté seize cent mille sesterces à César. On écoute l’homme dont on se trouve débiteur pour une telle somme. Crassus, donc, conçut à son tour, un complot fort habile qui le mènerait à la